Madagascar : Le chemin de l'école

J’ai passé plusieurs années à Fianarantsoa, sur les hauts-plateaux de Madagascar ; je croyais connaître ceette ville par cœur, et je m’y sentais tellement chez moi que « je n’y voyais plus rien », notamment sur ce chemin que j’empruntais chaque jour pour me rendre à l’école où je travaillais.
Mais durant les quelques semaines précédant mon départ vers d’autres contrées, j’ai pu résider dans un autre lieu que celui où j’avais vécu jusque-là. De chez cet ami qui m’accueillait pour ces derniers instants, je devais parcourir un autre chemin pour me rendre à l’école et en revenir le soir. Le plus court, 7 kilomètres, était de suivre les rails sur lesquels circule ce train qui emmène les voyageurs vers Manakara et les bords de l’océan Indien pour remonter chargé de litchis, de bananes et d’épices. Le long de ce « chemin de l’école », entre la voie ferrée et les habitations, j’ai découvert un monde que je ne connaissais pas encore mais que beaucoup côtoyaient déjà : des piétons se rendant dans le centre ville ou s’en éloignant, des pousseurs de varamba (ces chariots « écologiques » des portefaix immatriculés à la mairie), des voisines étendant leur linge… ou encore des enfants, sur le chemin de leur propre école.